PATRIMOINE EN DANGER
PÉRIL DANS LES DEMEURES
Notre patrimoine est en danger.
Et quand on parle de patrimoine, on ne va pas s'arrêter pas uniquement aux grands monuments qui ont fait et qui font toujours la gloire de notre Pays. Il faut aller plus loin et regarder tous les édifices que nous connaissons dans notre environnement ou que nous pouvons découvrir au détour d'une randonnée ou au hasard d'un voyage.
Ainsi, ce sont des châteaux, des manoirs, des églises, des chapelles, des abbayes, des maisons fortes, des demeures anciennes typées ou tous autres biens et ouvrages appartenant au passé... Nombreux de ces vestiges représentant un ancien temps, sont aujourd'hui en état vétuste, parfois en situation de ruines, abandonnés par leurs propriétaires qui n'ont plus les moyens de les entretenir ou de les faire restaurer.
Alors, faut-il laisser ces édifices à leur lamentable sort ? Et du même coup faire disparaître toute une époque et effacer simultanément l'esprit de mémoire ? Certainement pas !
En tant que citoyen français, nous avons le devoir de conserver ce que nous ont laissé nos aînés, au prix, très souvent, de sacrifices matériels et humains.
Le patrimoine est un bien commun dont nous avons la garde ... et la sauvegarde. Nous devons en prendre soin afin de le transmettre en héritage aux générations futures. Les biens immobiliers et mobiliers qui composent l'ensemble de ce patrimoine sont les témoins nécessaires pour l'évolution de notre société et pour la construction d'un nouveau monde.
Contrairement à certaines idées reçues, l'avenir ne peut se construire positivement qu'à partir des expériences du passé. Et le savoir d'une époque reste toujours vivant qu'à la condition qu'il se rattache au patrimoine matériel et spirituel d'une nation.
Alors, sauvons tout ce qui fait aujourd'hui notre Patrimoine National : nos châteaux, nos églises, nos bastides, nos vieilles demeures, nos rues, nos sites, nos espaces publics ou privés aux origines anciennes, enfin tous les biens qui se rattachent à la grande Histoire de la France, qu'elle soit nationale, régionale ou tout simplement locale.
Pour préserver ce Patrimoine National, nous devons nous unir afin d'organiser les actions de réhabilitation et de valorisation.
Ces démarches se traduiront par la mise en place d'associations et de groupes qui travailleront ensemble ou séparément pour participer aux diverses opérations de sauvetage.
Dix années seront nécessaires pour entreprendre les projets les plus urgents et pour les mener à bonne fin.
Il y va de notre motivation, de notre volonté et de nos ambitions pour faire revivre notre ville, notre village ou notre quartier.
Culture et Patrimoine : Quand l’État se désengage ...
UNE ÉPOQUE PEU FORMIDABLE ...
Côté Culture, Histoire et Patrimoine, la France a connu des temps meilleurs.
En lisant divers ouvrages, on s'aperçoit que notre Pays a connu au cours des deux derniers siècles, des périodes bien différentes dans le cadre des politiques culturelles de la Nation.
Des fondations révolutionnaires jusqu'à ces derniers temps, en passant par les années André Malraux et Jack Lang, il apparaît qu'en dépit de quelques ruptures, la politique publique de la Culture a largement participé à l'épanouissement national de la citoyenneté, servant ainsi la République et la démocratie.
Depuis quelques années, bien que certains efforts soient encore visibles, il existe un désaveu réel de la Culture traditionnelle en général, la mode actuelle favorisant plus "l'inculture" que le savoir et l'érudition. À ce sujet, il suffit de scruter les programmes de télévision par exemple, pour comprendre facilement que les idées d'éducation, d'instruction et d'humanisme ne font plus recettes, laissant la place à des exhibitions sans avenir et sans intérêt.
Le Patrimoine étant très lié à la Culture, il subit également de son côté une désaffection sensible, en particulier les jeunes entre 14 et 18 ans ou encore chez les personnes âgées de moins 40 ans.
Alors, pourquoi un tel désintérêt ? Phénomène d'un temps ou pure ignorance connexe à l'enseignement ?
En fait, Culture et Patrimoine font partie de la vie quotidienne et le grand public y est même assez attaché. Sauf que l'État, pour des raisons souvent d'ordre politique et économique, préfère que le citoyen se tourne vers d'autres centres d'intérêt comme les sports ou les loisirs.
Et puis, faut-il le préciser clairement, l'État n'a plus les moyens financiers pour venir subventionner la restauration des bâtiments à caractère historique. À ce sujet, l'exemple actuel est probant avec la récente création du loto du Patrimoine. Rappelons ici le principe de fonctionnement.
Le loto du patrimoine va être organisé sous deux formes : tout d'abord, un jeu de grattage lancé dans toute la France le 3 septembre ; ensuite, un super loto du patrimoine dont le tirage a été fixé au 14 septembre, veille des Journées Européennes du Patrimoine 2018.
Le principe de ce loto a été intégré à la loi de finances rectificative 2017 qui indique que la part du prélèvement de l'État sur les sommes misées sera affectée à la Fondation du Patrimoine, établissement privé à but non lucratif dont la vocation est de défendre le patgrimoine délaissé faute de moyens.
Il a donc été prévu que le loto puisse avoir lieu au moins trois années consécutives afin de subventionner les travaux de restauration de 269 sites existants. Selon la Française des Jeux, l'État devrait pouvoir collecter entre 15 et 20 millions d'euros, d'après le niveau de participation.
Dans la pratique, ce sont 18 sites qui seront subventionnés en priorité : un par région de métropole et d'outre-mer.
Conformément aux informations recueillies, 12 millions de tickets ont été fabriqués.
Il y aura le choix entre trois visuels avec, sur chacun d'eux, des photos de sites à sauver et trois jeux de symboles à retrouver. Ces tickets "Mission Patrimoine" seront plus chers que les jeux habituels de la Française desx Jeux, soit 15 € le ticket.
Sur ce montant, 1.52 € par ticket sera reversé à la Fondation du Patrimoine et près des trois-quarts des sommes collectées seront reversés aux gagnants.
Les joueurs auront une chance sur trois de gagner au moins 15 € (somme correspondant au remboursement de leur ticket). Le gain maximal sera de 1,5 millions d'euros, un montant inédit pour les jeux de grattage.
À noter que la grille de loto coûtera 3 €. Le jackpot sera de 13 millions d'euros, avec le tirage prévu pour le 14 septembre 2018.
Quelques rapides conclusions ...
Voilà donc une opération qui relève plus de la médiatisation que d'une volonté profonde de sauvegarder notre patrimoine national.
Dans la réalité, l'argent recueilli profitera beaucoup plus aux joueurs qu'aux sites et monuments concernés, ce qui, faut-il le dire, est un peu dommage.
En fait, l'État se donne bonne conscience en affichant le désir de sauvegarder notre patrimoine national, ce qui lui permet de donner le change face aux comités de défense de nos biens et sites historiques.
Dans un tel contexte, l'État paraît donc remplir ses devoirs fondamentaux dans le domaine culturel, en se dégageant de toute charge véritable.
Et quel est le sort des autres biens et sites de notre patrimoine national ?
En fait, on ne s'attarde que sur 269 sites choisis qui sont censés représenter les grands vestiges de la France. Un choix parfois contestable et qui ne dépend que de la volonté d'un petit groupe de décision.
Mais que fait-on pour les milliers d'édifices, monuments et sites les plus divers que nos territoires abritent ? La plupart sont des lieux historiques qui ont marqué l'Histoire de la France et notamment celle de nos régions et de nos communes. Ces lieux sont la mémoire de la Nation et donc la mémoire de nos aînés, c'est-à-dire tous ceux et celles qui nous ont conduit vers le progrès économique, social et politique.
Doit-on oublier ces biens ? Doit-on les délaisser et les abandonner à un sort plus qu'incertain ?
La réponse est catégorique et sans appel.
NON, ne pouvons tourner les pages du passé et de la mémoire collective.
Aussi, notre mouvement PATRIMOINE ET MÉMOIRE se veut entièrement le défenseur de tous ces biens et sites anonymes ou méconnus qui sont à l'origine de l'Histoire de la France et de nos territoires.
Bien évidemment, pour agir et pour sauvegarder ces grands symboles du passé, il faut s'unir et travailler ensemble.
Nous sommes tous concernés et il ne tient qu'à chacun de nous pour perdurer les témoins de notre civilisation, de nos traditions et de nos coutumes.
Ces témoins peuvent être une édifice ancien de votre village, un monument de votre ville ou de votre quartier, un château situé dans votre commune, une vieille école ou encore une ou des maisons typiques de la rue que vous aimez, comme aussi certains ouvrages particuliers qui ont marqué le temps : moulin à vent, pont romain, pont métallique des années 1900, halle moyenâgeuse, etc ...
Si vous êtes l'un ou l'une de ces passionnés d'architecture et d'histoire, ou si vous êtes simplement un citoyen ou une citoyenne conscients des valeurs actuelles et passées de notre Pays, venez alors nous rejoindre pour défendre nos biens communs et la Mémoire collective.
N'oubliez pas que l'Histoire d'hier et de ses vestiges instruit l'avenir de notre société, car une civilisation qui oublierait ses racines, serait obligatoirement un monde sans lendemain.
Aussi, en défendant le patrimoine de nos territoires, vous assurerez la grandeur de la France.
LE CRI D'ALARME
Depuis le début de l'année, les équipes de PATRIMOINE et MÉMOIRE ont fait un tour de France des sites historiques situés sur les territoires de nos régions.
L'inventaire réalisé permet de faire une très longue liste des biens concernés, bien qu'elle ne soit pas exhaustive, évidemment.
En dehors des quelques 45.000 immeubles protégés au titre des monuments historiques (classés et inscrits), on dénombre plusieurs milliers d'édifices, de sites ou d'ouvrages anciens, un chiffre qui dépasserait les 400.000 biens immobiliers de tous ordres et de toutes dimensions.
Et ce sont ces mêmes biens immobiliers qui retiennent particulièrement l'attention de PATRIMOINE ET MÉMOIRE. En effet, si les biens figurant à l'inventaire des monuments historiques présentent un grand intérêt, les autres affichent aussi une valeur réelle que l'on a trop tendance à ignorer.
Et c'est ici que le constat est très alarmant. Il ne suffit pas de passer devant un édifice ou une demeure et de les voir rapidement de l'extérieur.
Il faut pénétrer dans les locaux et l'on découvre alors chez un grand nombre de biens, la misère des bâtiments : plafonds fissurés ou effondrés, infiltrations des eaux de pluie, toitures et charpentes délabrées, carrelages cassés, etc ...
Si l'état des lieux est plutôt lamentable, certains travaux peuvent sauver la bâtisse : bien évidemment, ils devront se faire le plus souvent dans l'urgence, mais ces premières interventions permettront dans un premier temps de protéger la demeure ou le monument.
Par la suite, on aura largement le temps de passer aux actions beaucoup moins urgentes concernant la remise en état des pièces et la restauration des éléments d'origine.
LE SAUVETAGE
L'essentiel se situe donc dans la consolidation des bases et des structures de la demeure ou du monument avant qu'ils ne tombent dans un état de ruines.
C'est ainsi qu'il sera possible de sauver de la dévastation des dizaines de biens par an, avec l'ambition historique de restituer aux époques passées les édifices qui ont fait leur grandeur et leur gloire.
En sauvegardant de la sorte des biens peu connus ou inconnus du grand public, on accomplit de nouvelles actions positives et pérennes :
- la préservation et la restauration d'un patrimoine le plus souvent assez exceptionnel.
- l'intégration de ce patrimoine dans les territoires concernés.
- le développement touristique et économique d'une région avec la création possible d'emplois liés aux activités culturelles et de loisirs.
- le lien social qui se développe au niveau des groupes de travail et des associations.
- l'intégration des citoyens dans la sphère sociale et culturelle, quand ces derniers s'impliquent dans un projet de conservation et de valorisation d'un bien historique (achat participatif, actions de soutien, parrainage, développement du bénévolat, etc ...)
OÙ TROUVER L'ARGENT ?
À l'évidence, de telles opérations de sauvegarde ont un coût et il faut trouver les financements nécessaires pour les réaliser. Il ne faut donc pas compter sur les aides publiques de moins en moins présentes et surtout, difficiles à obtenir.
Il existe bien le mécénat, mais à l'heure d'aujourd'hui, ce système n'est pas encore véritablement développé, bien que ces dernières années voient de plus en plus de nouveaux mécènes, surtout parmi les français moyens.
Mais la véritable solution de financement se trouve dans le financement participatif souvent dénommé "Crowdfunding", un système qui devient à la mode et qui permet à chaque citoyen d'acquérir "une fraction de patrimoine" en fonction de ses souhaits ou de ses moyens.
De cette manière, quiconque peut acheter une ou plusieurs parts dans une propriété historique : château, manoir, abbaye, cloître, église, chapelle, maison forte, etc ... avec un tout petit apport (souvent à partir de 5 €).
Sachant que l'acquéreur, en dehors du plaisir qu'il éprouvera à devenir copropriétaire d'un bien d'exception, pourra bénéficier aussi de divers avantages et notamment d'un privilège fiscal avec un abattement de 66 % !*
À titre d'exemple, on notera qu'un investissement de 100 € ne reviendra à l'acquéreur qu'à 31 €, l'abattement fiscal s'élevant donc à 66 €.
* Il est remis à chaquez acquéreur un reçu fiscal pour tout achat de part
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LES PROJETS D'AUJOURD'HUI ET DE DEMAIN
L'année 2018 a vu le démarrage de divers projets plus ou moins importants.
Ces projets portent spécialement sur l'achat d'un château dans le Nord de la France et de quelques demeures anciennes situées en Bretagne, en Normandie, en régions Occitanie et Provence-Alpes Côte d'Azur.
Plus nombreuses, sont les restaurations de châteaux et d'églises ou d'ouvrages appartenant à des édifices historiques (escaliers, toitures, façades, statues, jardins).
Ces différentes opérations font appel aux dons traditionnels, mais aussi au financement participatif qui attire de plus en plus de participants parmi les amateurs d'art, d'architecture et d'Histoire.
Année 2019
L'année prochaine verra un nombre important de projets qui portera essentiellement sur des acquisitions de biens historiques ou ayant un caractère spécifique lié à l'histoire nationale ou à celle d'une région ou simplement d'une commune.
Nous reviendrons prochainement sur ces divers projets qui feront appel pour la plupart d'entre eux, au financement participatif.
LA PLATEFORME DU CROWDFUNDING
Pour l'instant, PATRIMOINE ET MÉMOIRE ne possède pas encore d'une plateforme de financement participatif.
Pourtant, cet outil s'avère nécessaire, voire indispensable afin de mieux concentrer les moyens financiers qui permettent la réalisation des projets concernés.
À l'heure actuelle, la direction du mouvement et le comité de gestion étudient la mise en place d'une plateforme en ligne qui devrait voir le jour avant la fin de cette année.
Elle devrait opérationnelle au plus tard dans le courant du mois de janvier 2019.
Pour tous renseignements, cliquez sur le lien suivant : INFOS
La culture est-elle encore une affaire d’État ? (tous droits réservés Libération 18 août 2018)
Article journal Libération du 18 août 2018 - Jean-Michel Djian
Si dans les coulisses du pouvoir on se bagarre pour occuper la fonction ministérielle, on ne trouve personne aujourd'hui pour imaginer à quoi peut ressembler une administration culturelle nationale, digne de la patrie des Lumières.
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